L’apôtre Saint André avait été au début un disciple de Saint Jean Baptiste. Il a beaucoup appris du Précurseur, mais l’essentiel s’est ouvert pour lui lors de la rencontre de son maître avec le Christ. «Voici l’Agneau de Dieu», a dit le Précurseur à ceux qui le suivaient. Nous voyons le plus grand parmi ceux qui sont nés de femmes, qui indique non pas sur lui-même, mais sur la Vérité. Il comprenait bien qu’après cela ses disciples allaient le laisser pour suivre le nouveau grand Maître. Il est venu non pas pour attirer les gens vers lui, mais vers le Christ.
Nous savons comment il est difficile à celui qui a toujours occupé la première place, de préférer volontairement la seconde. Quand le Christ était venu, le Précurseur n’avait d’autre pensée que de diriger tout le monde vers Lui. Ensuite, après que le Christ avait appelé André, celui-ci a trouvé son frère Simon. Depuis, c’était déjà André qui se caractérise dans l’Évangile comme l’homme qui était prêt à occuper une place secondaire. Il est partout mentionné comme le frère de Simon-Pierre. Les gens pouvaient ne pas savoir qui était André. Pourtant, tout le monde connaissait Pierre. Quand on parlait d’André, on le mentionnait comme le frère de Pierre.
Saint André n’était pas du nombre de ceux qui appartenaient au cercle le plus proche de disciples du Seigneur. Quand le Christ a ressuscité la fille de Jaïre, quand Il a monté sur la montagne de la Transfiguration, quand Il se trouvait à Gethsémani, Jésus avait pris avec Lui Pierre, Jacques et Jean. Il a été si facile pour André de s’en offenser! N’était-il pas le Premier appelé, l’un des deux premiers disciples qui ont suivi le Christ? Pierre, ne lui était-il pas obligé de sa rencontre avec le Seigneur? Ne pouvait-il pas s’attendre à avoir l’une des premières places parmi les apôtres? Mais cela ne lui a pas été donné. Il était heureux d’être en arrière quand son frère se trouvait au centre de tous les événements. Il se contentait de son rôle se trouvant parmi les douze. Pour Saint André, la question de supériorité, de rang et d’honneur n’avait aucune importance. La seule chose qui avait importance pour lui, c’était d’être avec le Seigneur et de Le servir comment il pouvait.
Pour son humilité, l’apôtre Saint André a été digne du service particulier. Il se présente devant nous tout d’abord comme l’homme qui amène d’autres gens vers le Christ. Dans l’Évangile, il a été seulement trois fois au centre de l’attention. La première fois, quand il a conduit Pierre auprès de Jésus. Ensuite, quand il a amené vers le Christ un garçon qui avait cinq pains et deux poissons. Et, finalement, quand il a conduit des Grecs vers le Seigneur. Selon la tradition de l’Église, il est allé jusqu’à la terre sur laquelle plusieurs siècles après a été construite la ville de Kiev, il a béni cette terre avec une croix et a prédit son avenir lumineux.
Nous savons de la vie du Saint apôtre que sur la menace du pouvoir païen de le crucifier pour sa prédication, il a répondu: «Si j’avais peur de la mort sur la croix, je ne me serais pas mis à glorifier la croix». Se trouvant sur la croix, il a continué à prêcher la Croix et la Résurrection, amenant ainsi beaucoup de gens à la foi du Christ. L’apôtre Saint André le Premier-appelé est un grand exemple de ce que le chrétien ne peut pas garder le don de Dieu pour lui-même. L’apôtre Saint André est aujourd’hui le saint patron de tous ceux qui, humblement et sans envie, n’occupent pas la première place.
Archiprêtre Alexandre Shargounov