Dans la photothèque de notre monastère il y a une photo intéressante des sœurs. L’une d’elles est en habit blanc, l’autre en noir. Cela exprime le mieux la particularité de notre monastère: l’unité des sœurs laïques de la charité et des sœurs qui ont choisi le chemin du monachisme.
Le monachisme a une beauté et un sens particuliers. Voici ce qu’en dit le père spirituel du monastère Sainte Elisabeth, archiprêtre André Léméchonok: «Le monachisme c’est une possibilité de renoncer à tout ce qui est temporaire, et l’essentiel – de renoncer à sa propre volonté, à son «Moi». Une possibilité de laisser Dieu agir et de bâtir ici déjà, sur cette terre, le Royaume de Dieu à son intérieur. Le monachisme c’est la plus grande plénitude du service de Dieu et de l’union avec Dieu».
Le chemin de chaque sœur ou de frère à la communauté de la charité ou au monastère est unique. Dieu parle à chacun le langage de son cœur. Certains font part volontiers de l’histoire de leur arrivée à la foi, mais il y a aussi ceux qui préfèrent garder le silence. A l’une des réunions de la communauté, la moniale Nadézhda (Korzhina) a fait part de son histoire de l’arrivée au monastère.
La moniale Nadézhda (Korzhina) est née dans la région de Kostroma, le 15 novembre 1948. Elle travaillait comme technologue à l’entreprise «Intégrale». En 2001, elle est devenue sœur de la Communauté laïque de la charité dédiée à la Sainte et vénérable martyre, la Grande Duchesse Elisabeth. Elle avait une obédience de faire la quête pour des œuvres charitables au cimetière Nord de Minsk, ainsi qu’une obédience dans des boutiques de l’artisanat monastique. En 2011, elle est devenue sœur de la Communauté monastique, en 2018, a eu lieu sa tonsure à l’échelon monastique plus élevé.
Moniale Nadézhda (Korzhina):
— Mon chemin au monastère... Je veux dire que j’aime beaucoup notre monastère. Je ne veux rien y changer. Il y a eu des choses différentes dans ma vie. Je vivais sans Dieu, on dirait bien... comme il convient aux hommes. Mais il est advenu à un beau moment que le Seigneur a tout arrangé d’une manière.
J’ai vecu pendant trente ans avec la belle-mère. On pensait déjà que j’allais prendre soin des vieux beaux-parents. Nous avons vécu ensemble pendant autant d’années et je connaissais déjà leurs goûts et leurs habitudes. Et voici que mon mari a quitté la famille et un an après, il a présenté la demande de divorce. Après trente ans de vie ensemble! L’amour ne se commande pas, sans doute.
Le divorce a eu lieu, je suis venue parler au père André Léméchonok. Et voici qu’il m’a demandé: «Peut-être au monastère alors?» Je suis restée réfléchir quoi répondre à cela. «Bénissez!» En ce moment-là j’ai pensé au beau-père et à la belle-mère. J’ai conclu que j’étais leur seul espoir. Et voici qu’à nouveau le Seigneur est intervenu dans la situation. Il était difficile de bâtir une maison en ce temps-là et la maison où ils habitaient leur revenait très cher. Toute la vie, la belle-mère disait que c’était un trésor pour eux. Après que leur fils a divorcé avec moi, j’ai dû partir.
Je me suis installée chez les enfants. Une fois que cela a été fait, une voiture m’a heurtée. Je n’espérais pas déjà devenir moniale: peut-il s’agir du monastère quand on est handicapé... La réhabilitation a pris six ans, j’apprenais à marcher à nouveau, comme un enfant. Pendant tout ce temps, Saint Luc de Crimée a été mon aide. Je suis revenue ensuite dans la boutique installée au magasin «Jubiléïny», à mon obédience que j’avais avant l’accident. Puis, la vie avec les enfants: j’avais un mécontentement quant à ce qu’ils regardaient, ce qu’ils mangeaient... C’est avec horreur qu’ils m’attendaient revenir à la maison.
Quand il a été impossible du tout de supporter cela, je me souviens être venue vers père André à la confession. Il m’avait déjà proposé avant de rendre visite à des personnes malades ou de faire quelque chose d’autre – je faisais tout mais je ne réussissais rien. C’est alors que père André m’a dit: «Viens alors au monastère». J’ai demandé tout de suite: «Quand?» – «Demain». Demain donc demain.
J’ai eu le sentiment que tout serait bien. La première nuit au monastère, j’ai pensé: «Je suis finalement chez moi».
Les sept premières années, j’ai vécu dans une telle grâce qu’il est impossible de le décrire. Mais après la tonsure monastique, tout à quoi je me mettais, je ne le réussissais pas. Le Seigneur m’a cependant appelée à quelque chose. Il m’a donné le prénom de Nadézhda (Espérance)! Et je vis de l’espérance seulement.
Article de: moniale Olga (Vélikaya)