La première semaine du Carême est passée. Je pense que nous avons un peu changé: nous nous sommes animés, nous avons commencé à remarquer les visages et les yeux, à comprendre les gens. Dieu habite en chaque personne, il y a de la beauté en chacun de nous, mais elle est submergée par le péché.
Il est difficile de rompre avec le péché, il est douloureux de se limiter. Pour trouver le chemin vers Dieu il faut combattre la sagesse de ce monde, nos sentiments et inclinations. Ils nous tirent vers le bas, tandis que nous devons élever nos coeurs vers le Seigneur.
La fête du Triomphe de l'Orthodoxie affirme qui nous sommes, quelles sont nos origines. Elle nous rappelle notre droit d'aînesse que nous n'échangerons pas contre le potage d'Ésaü (cf. Genèse 34), ni contre aucun des bibelots avec lesquels le monde tente de nous séduire. Nous sommes orthodoxes, nous vivons de l'héritage de nos ancêtres, qui ont parfois défendu la foi au prix de leur vie.
Aujourd'hui, le monde s'efforce de nous faire oublier notre but, nous n’avons qu’à mener un combat contre lui. C'est difficile pour nous, tant physiquement que psychologiquement. Nous voulons avoir du soutien, mais les chrétiens seront toujours en minorité. Le prince de ce monde et ses serviteurs se mettent en colère quand nous disons: "non, c'est un péché!". Il y a eu une période où il ne restait qu'un seul homme orthodoxe dans ce monde – saint Maxime le Confesseur. On lui a coupé la langue et la main droite, mais il n'a pas renoncé à l'orthodoxie. C'est une confession de foi! C'est une force de l'esprit!
Nous vivons à nouveau une période d'épreuves et nous nous inquiétons de l'avenir. Mais nous, les chrétiens, avons-nous le droit de paniquer? Nous avons tout ce qu’il nous faut, parce que Dieu est avec nous. Il sera toujours avec nous, Il ne nous quittera jamais. Si vous ne pouvez pas influencer les choses maintenant, cela ne veut pas dire que vous n’y pouvez rien. La prière est la chose la plus importante qu'une personne puisse faire. La prière fervente du juste peut beaucoup (Jacques 5 :16). Alors priez pour ceux qui ont mal, qui ont faim, qui souffrent, qui sont blessés... Priez pour tous. Notre prière, notre compassion, notre empathie nous tirent du bourbier de l'indifférence et de l'insensibilité.
Nous devons tous regagner notre cœur, notre esprit pour Dieu. Ce combat spirituel invisible est le combat le plus dur, comme l'ont dit les saints pères. Mais nous allons gagner. La vie éternelle de nos proches et de tous ceux qui sont avec nous aujourd'hui dépend de cette victoire. ‟Acquérez un esprit de paix, et des milliers seront sauvés autour de vous”.
Que Dieu nous donne des forces à nous tous!
Archiprêtre André Léméchonok