1. Beaucoup sont fascinés par la modestie de sainte Elisabeth et de sa sœur Alexandra. Peu d'entre eux savent cependant que tous leurs ancêtres de la classe supérieure victorienne - y compris la reine Victoria - tenaient la modestie en haute estime. La princesse Alice, fille de la reine Victoria et mère d'Elisabeth et d'Alexandra - faisait faire à ses enfants des travaux ménagers dès leur plus jeune âge. Ils faisaient leur lit, nettoyaient les chambres et entretenaient le feu dans la cheminée sans que personne ne les aide. Leur maison était meublée avec une grande simplicité, et leur style de vie était sans prétention.
2. Elisabeth Feodorovna a été frappée par l'extrême pauvreté des paysans du domaine de son mari, le grand-duc Sergei Alexandrovich Romanov. Ils n'avaient pas accès à un médecin ou à une sage-femme, et de nombreux enfants mouraient en bas âge. Au début, le duc a ignoré les préoccupations de sa femme et a attribué les problèmes des paysans à leur consommation excessive d'alcool. Cependant, elle a réussi à persuader son mari d'engager une sage-femme et de construire un hôpital.
3. Sainte Elisabeth était indifférente aux lectures légères. Elle ne lisait que de la littérature sérieuse. Les romans anglais étaient ses préférés. Avec le temps, elle a développé un goût pour la littérature russe. Les Souvenirs de la maison des morts de Dostoïevski l'a profondément marquée.
4. Le grand-duc Sergueï Alexandrovitch ne lui a jamais demandé de se convertir à l'orthodoxie, la laissant mener seule son combat intérieur et prendre sa propre décision. Le fait de ne pas pouvoir communier avec son mari la tourmentait. Lorsque son angoisse est devenue trop lourde à supporter, elle l'a révélée dans une lettre à son père. Elle lui fait part de son désir de se convertir. La plupart des membres de sa famille ne voient pas sa décision d'un bon œil. Son frère Ernst dit qu'elle a été séduite par la splendeur extérieure de l'Église russe. "Non, la beauté extérieure n'a rien à voir avec ma décision", insiste sainte Elisabeth. Lorsqu'elle annonce à son mari sa décision de se convertir, il pleure de joie.
5. Elisabeth reçut son nom en l'honneur d'Elisabeth de Thuringe, qu'elle considérait comme un modèle de bonté et de générosité. Elle garda son nom après sa conversion mais choisit comme patronne la mère de saint Jean Baptiste.
6. Sainte Elisabeth pardonna pleinement et sans réserve à l'assassin de son mari, Ivan Kalyayev. Elle lui a rendu visite en prison et l'a supplié de se repentir. Le terroriste a refusé, mais l’humilité de la grande-duchesse a adouci son cœur. Elle lui a laissé une icône, qu'il a posée sur son lit. Elisabeth Romanov demande au Tsar de Russie d'épargner la vie de Kalyaev. Le tsar a refusé, mais le procureur a envoyé son représentant pour convaincre Kalyaev ‒ sans succès ‒ de demander au tsar un sursis.
7. S'apprêtant à fonder un couvent, Sainte Elisabeth s'efforçait de faire revivre la fonction de diaconesse. Certains l'accusent ‒ injustement ‒ de penchant protestant à cause de cela. Sa seule intention était de combiner au mieux la charité et l’évangélisation. En fin de compte, l'Église orthodoxe russe a refusé d'instituer le ministère de diaconesse. Elisabeth Romanov a réussi néanmoins à mettre ses idées en pratique dans son monastère des saintes Marthe et Marie.
8. Sainte Elisabeth fréquentait le bidonville de Khitrovka, un quartier de Moscou connu pour son taux de criminalité élevé. Entrant dans une de ses habitation malodorante, la grande-duchesse a demandé à un vagabond de l'aider à porter son sac rempli d'argent et de cadeaux pour les pauvres. Certains ont protesté en disant qu'il était le voleur le plus désespéré et la pire crapule du quartier, mais elle n'écoutait pas. L'homme l'a aidée avec joie et est allé travailler dans son monastère, où il a accepté le Christ.
9. Un révolutionnaire a visité le monastère Saintes-Marthe-et-Marie et eu une longue conversation avec la grande-duchesse Elisabeth sur le socialisme et le christianisme. Après l'entretien, l'homme, très probablement un étudiant, a déclaré: ‟Qui sait, peut-être poursuivons-nous le même but, seulement nous suivons des chemins différents”.
10. Avec les autres martyrs royaux, sainte Elisabeth Romanov a été jetée dans une mine abandonnée. Dans une douleur atroce, elle a continué à soigner ses compagnons jusqu'à son dernier souffle, déchirant son voile pour panser leurs blessures.