Comme il est important pour nous de dire devant Dieu ce que nous voulons, mais, peut-être, que nous ne pouvons pas faire encore; de dire ce à quoi nous n’arrivons pas encore, mais qui est nécessaire pour nous. Voici que nous prions pour l’unité, pour pouvoir surmonter la division. Parce que la division fait que l’on s’oppose les uns aux autres, que l’on dise «ceci est à moi» et «cela est à toi». La division entraîne le fait qu’on défend ses droits, ses privilèges, sa vérité tout en oubliant Dieu, la vérité et l’amour de Dieu. Nous prions aussi pour vaincre l’état où l’homme se tourmente lui-même parce qu’il y a toujours quelque chose qui lui manque, qu’il y a quelque chose de mieux chez quelqu’un d’autre. Nous avons les yeux avides et nous perdons la paix à cause de cela.
J’avais déjà cité un exemple typique, mais je le rappellerai encore une fois. Un homme avait un travail. Il gagnait bien sa vie, tout le satisfaisait. Un jour, il a vu par hasard le bulletin de paie de quelqu’un d’autre qui gagnait plus que lui mais travaillait moins. Cet homme a perdu la paix depuis, son travail lui est devenu insupportable, son salaire lui semblait soudain très bas parce qu’il a laissé le mal, l’envie entrer dans son cœur et tout a changé. L’homme a quitté son travail en claquant la porte. Cependant, il n’a pas pu trouver un travail comme celui-là... Voilà comment il est important d’avoir une bonne pensée, un bon regard. Même si tout va mal et que tout vole en éclat et se déchire, il ne faut pas se décourager, il faut espérer en Dieu et tout se mettra alors à sa place.
Nous nous mutilons nous-mêmes, nous nous tourmentons nous-mêmes et ne faisons pas attention à l’essentiel, à ce qui est à l’intérieur de nous. Nous regardons ce qu’il y a autour de nous, ce que l’on va dire, ce que l’on va penser, comment les gens vont réagir sur telle ou telle chose. Mais notre vie chrétienne, notre vie intérieure n’a peut-être pas encore commencé. Il faut que ce soit le contraire: le moins d’émotions et d’impressions possible, le moins de variations, mais le plus d’attention possible à sa propre personne, à ce que nous avons nous-mêmes. On ne peut pas prier lorsqu’on fait des va-et-vient pendant toute la journée dans ses intérêts vitaux, sans réfléchir, lorsqu’on est curieux, bavard, lorsqu’on ne se contrôle pas soi-même. Va-t-on se mettre à la prière à l’instant même et rester tout seul devant Dieu? Cela n’arrivera pas! Il est nécessaire tout le temps de s’arrêter, de se limiter, de se forcer. C’est nécessaire à l’homme. Cela ne le regarde pas si quelqu’un d’autre touche un million, ce sont les affaires de cette personne-là. Cela ne le regarde pas comment quelqu’un d’autre a reçu de l’argent et s’il a acheté une voiture par exemple. L’homme s’empoisonne lui-même par le péché, se tue lui-même, dépense ses forces dans la mauvaise direction.
Vivons donc de sorte que notre œil soit bon ainsi que notre pensée afin de ne pas nous comparer les uns aux autres, de ne pas concurrencer, de ne pas rivaliser, mais vivons pour remercier Dieu de ce que nous avons. Nous avons tous reçu plus que nous méritons, croyez-moi. Ce que nous avons reçu aujourd’hui, nous ne l’avons pas mérité. On doit dire: «Gloire à Dieu que le Seigneur m’a fait grâce». Il y aura la paix dans l’âme alors. Ceci est le plus important pour nous, une âme en paix et non pas une âme toute énervée. Énervée, elle ira mal tout le temps à cause du fait de condamner, d’envier, de se plaindre c’est-à-dire qu’elle va se tourmenter constamment. Nous devons déjà commencer à vivre de sorte que toutes nos actions et intentions soient justes. C’est que d’une main nous faisons quelque chose, nous aidons quelqu’un, nous disons des choses correctes, mais avec l’autre main, c’est comme si nous rayions tout. C’est dommage. Il faut ménager le temps si court que nous avons à notre disposition. Je voudrais que l’on apprécie correctement la situation. Pour ce faire, il ne faut ni s’agiter, ni se dépêcher, mais il faut écouter attentivement ce que disent ceux qui sont à côté de vous et ne pas non plus penser que vous êtes le plus intelligent, le plus talentueux. Pas du tout! Plus l’homme est intelligent et talentueux, plus il sent son étroitesse parce qu’il voit lui-même ses infirmités. Il voit réellement sa vie, se résigne et petit à petit, tout en Lui faisant confiance, il remet tout au Seigneur. C’est alors que comme l’apôtre Saint Paul, nous pourrons dire: Je puis tout en Celui qui me rend fort (Phi 4:13).