Quelle chose inouïe: le Créateur de l'univers, le Seigneur de tous les océans et de toutes les mers, demande à une femme samaritaine de Lui donner à boire. Dieu lui-même est assoiffé, fatigué par la route. Or, Dieu sait, ô Samaritaine, que tu as eu cinq maris, et celui que tu as maintenant n'est pas ton mari (Jean 4 : 18). C’est Lui qui te donnera de l'eau qui deviendra en toi une source d'eau qui jaillira jusque dans la vie éternelle.
Le problème de l'homme moderne − le problème de chacun d'entre nous et de toute l'humanité − est le choix. Quelles valeurs, quelles priorités, quelle vision du monde allons-nous choisir pour construire notre vie? L’archimandrite Raphaël (Noïca) l’a très bien dit: "Le mal, c'est moi-même lorsque je fais des choix qui diffèrent de la volonté de Dieu".
Sans Dieu, l'homme est l’être le plus misérable de l'univers. Dans le désert brûlant de la vie, il erre comme un fou, assoiffé, ses yeux remplis de sable et son âme aussi fendue que la terre sèche. La vie étouffe sans but, comme l'a écrit Dostoïevski. Selon l’archimandrite Raphaël, notre seul moyen de trouver un but est de nous détourner du mal pour choisir le bien, de quitter une existence dénuée de sens et de revenir à Dieu. Quand nous mourrons et naîtrons pour la vie éternelle, nous devons être des enfants de Dieu parfaits, pas des prématurés ni des mort-nés.
Aujourd'hui encore, le Seigneur nous appelle, nous qui errons dans le désert de la vie, vers les sources d'eau vive: Si quelqu'un a soif, qu'il vienne à moi, et qu'il boive (Jean 7 :37). Cette eau vive, qui apaise à jamais la soif, c’est la grace de Dieu. Le puits d'où elle provient éternellement, c’est la Sainte Église du Christ.
Les Samaritains ont prié le Seigneur de rester auprès d'eux. Nous devons Le prier qu'Il ne quitte jamais nos cœurs. Nous avons encore un dur chemin à parcourir dans le désert de la vie, sans eau vive nous ne pouvons pas atteindre le but. Les paroles du Seigneur nous le rappellent: l'eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d'eau qui jaillira jusque dans la vie éternelle (Jean 4 : 14).
Par higoumène Tikhon (Borisov), le monastère d'Optina