L’ardeur des cœurs et les trésors du ciel

12 novembre 2021

Nosik Protection

Il n’y a pas longtemps le festival «La joie» dédié à la fête de la Protection de la Très Sainte Mère de Dieu, qui s’est déroulé à notre monastère, a pris fin. Comme d’habitude, son programme a été plein de rencontres intéressantes, d’expositions d’objets de piété et d’artisanat, d’actions de bienfaisance. En même temps, nous n’avons pas oublié les besoins spirituels des participants du festival.

L’un des invités a été le prêtre Alexandre Nasseko, le président du Département missionnaire synodal de l’Église Orthodoxe biélorusse. Dans son discours père Alexandre a parlé au sujet de la vraie richesse de l’homme. Qu’est-ce qui est le trésor du ciel? Comment peut-on l’acquérir? Comment regarder dans son cœur afin de voir ce qu’il y a là?

Pour commencer, je vais vous raconter une histoire vraie. Il vivait un homme qui a un jour cessé d’aller à l’église. Un prêtre lui a rendu visite pour savoir la raison de son absence. L’homme était assis près de la cheminée. En silence, il remuait avec un tisonnier des charbons ardents. Ceux-ci brûlaient et dégageaient de la chaleur. A un moment, l’homme a accroché l’un d’eux et l’a déplacé de côté. Bientôt, ce morceau de charbon s’est noirci et a refroidi.

Sans rien dire, l’homme a invité le prêtre prendre place. Le prêtre a pris le tisonnier et a remis le morceau de charbon refroidi dans le tas de charbons qui brûlaient. Le charbon s’est allumé à nouveau devenant rouge et a commencé à répandre la chaleur. Ainsi, sans paroles, le prêtre a fait comprendre: loin des autres cœurs qui brûlent, notre cœur refroidit et se noircit.

Naseko special guest

Je propose à chacun de nous de regarder dans son cœur. Dans ses profondeurs est caché tout un monde. Il y a là la naissance du fils, de la fille, du petit-fils. Il y a là la joie d’être allé à l’église ou d’avoir fait une bonne affaire. Il peut y avoir également la méchanceté et la haine, ce qui est aussi un monde très grand.

L’immersion dans le monde de notre cœur se passe dans le silence. Il y a beaucoup de monde qui en ont peur. Ils ont peur de découvrir dans leur cœur quelque chose de mauvais. Ils ont peur de réveiller la conscience du fait d’avoir agi mal un jour, d’avoir fait quelque chose pas comme il fallait. Ils ont peur de trouver dans leurs cœurs l’envie, la méchanceté et même la haine...

Aussi, la rencontre avec le Seigneur se passe dans notre cœur. Le Seigneur nous dit: «J’entrerai dans le cœur et demeurerai dans le cœur».

Allons donc regarder dans notre cœur. Il peut y avoir des trésors différents, par exemple, tout à fait terrestres. Une femme meurt et voici qu’elle dit: «Donnez-moi ma robe». Elle prend cette robe, elle meurt avec elle dans les mains voulant la prendre avec elle. Voici le dernier souhait d’une autre femme: «Ouvrez le coffre-fort et apportez-moi les diamants». Elle les admire tenant dans les mains tremblantes, puis, tout à coup, elle commence à les avaler pour que personne ne les ait. Comment peut-on venir vers Dieu avec tels trésors? Les trésors terrestres sont pesants, mais il y a aussi les trésors célestes.

Alexander Naseko

Regardons la vie de Pierre d’Afriquele juste, l’ancien publicain. Au début, nous voyons en lui un homme qui ne regardait pas du tout dans son cœur: il n’avait pas pitié des pauvres, il n’allait pas à l’église, il ne réfléchissait pas à la mort. Une fois, quand un mendiant a osé approcher de lui pour lui demander l’aumône, Pierre lui a jeté en colère un morceau de pain. Mais le mendiant a remercié Pierre pour son aumône.

Pierre a tout de même regardé dans son cœur quand il a vu en songe les Anges lutter pour son âme contre les démons. Ce morceau de pain qu’il avait donné en aumône, a été le seul trésor céleste de son cœur qui a fait pencher la balance en sa faveur. Les Anges lui ont dit: «Va, misérable Pierre, et ajoute encore quelque chose à ce pain pour ne pas être mené par les démons aux supplices éternels».

Je me souviens d’un passage de l’Évangile où un jeune homme demande au Christ: «Bon maître, que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle?» (cf.: Mar 10:17). Le Seigneur lui a répondu: «Tu connais les commandements: Ne tue pas, ne vole pas, honore ton père et ta mère...» (cf.: Mar 10:19). Tout cela se sont des vertus. Il y a à peine entre nous beaucoup de voleurs, de tueurs ou d’offenseurs des parents. Le fait est que les seules vertus ne suffisent pas. Ce n’est pas par hasard que le jeune homme pose au Seigneur la question suivante: «Que me manque-t-il encore?» Le Christ lui a dit: «...va, ce que tu as, vends-le et donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans le ciel» (cf.: Mar 10:21). Le jeune homme ne pouvait pas le faire et s’en est allé triste.

Qu’est-ce qui lui a manqué? La grâce, l’ardeur du cœur. Le Seigneur nous dit: «Car où est ton trésor, là sera aussi ton cœur» (Mat 6:21).

Heureusement pour Pierre-publicain, la rencontre avec l’éternité l’a changé complètement et son cœur s’est enflammé. Il est devenu si miséricordieux qu’il n’a pas eu pitié de lui-même et a distribué ses biens aux pauvres et a libéré ses esclaves. Il a ordonné au dernier esclave de le vendre en esclavage et de distribuer cet argent aux pauvres. Jusqu’à la fin de sa vie, fuyant la gloire des hommes, il se cachait dans des lieux inconnus.

Priest Alexander Naseko

Le trésor le plus grand du cœur, acquis par l’homme, c’est la rencontre avec Dieu, c’est la vie devant Dieu et notre ardeur. Quand nous devenons «vivants», nous recevons le silence, la grâce, la joie – les dons de l’Esprit Saint.

Saint Séraphim de Sarov disait: «Acquiers l’esprit de paix, et alors des âmes par milliers seront sauvées autour de toi». Mais nous ne devons pas sauver des milliers. Il faut sauver tout d’abord notre cœur et c’est alors que nos prochains seront sauvés. Lorsque l’homme vit devant Dieu, qu’il est «vivant», lorsqu’il a les trésors du ciel: la foi, l’espérance, l’amour de Dieu et du prochain, l’ardeur, la présence devant Dieu, – il cherche alors avec humilité à garder cela.

Je souhaite à tout le monde vivre aujourd’hui et être riche aujourd’hui – tenir la main de l’enfant, voir les yeux du prochain. Nous serons riches par cela. Si demain nous serons présents devant Dieu, si nous prierons Dieu, nous aurons demain aussi un jour riche. Et si nous serons riches pendant toute l’année, nous dirons: «Que nous sommes riches!»

Dieu vous garde!

Prêtre Alexandre Nasseko

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