La Sainte Rencontre est une fête de la rencontre de l’homme avec Dieu

14 février 2022

meeting of the lord hand painted icon

Quand Saint Syméon a eu un doute si une Vierge terrestre pouvait enfanter le Dieu d’avant les siècles, il lui a été révélé qu’il ne mourrait pas tant qu’il n’aurait pas vu le Sauveur venu dans le monde. Cet homme juste attendait longtemps la réalisation de la promesse. Ainsi, il a vécu dans cette attente jusqu’à l’âge très avancé et un jour, par l’inspiration de l’Esprit Saint, Syméon est venu dans le Temple. Là il a vu la Très Sainte Vierge avec l’Enfant-Dieu sur Ses bras. Prenant l’Enfant dans ses bras, le vieillard a soupiré d’aise: ses doutes d’avant ont disparu car il a vraiment rencontré le Seigneur.

La Sainte Rencontre est une fête de la rencontre de l’homme avec son Sauveur. Ensemble avec Saint Syméon, l’humanité voit la réalité de son salut en Dieu d’avant les siècles Qui s’est incarné, Qui se trouvait dans les bras de la Vierge Marie. Depuis, toute personne peut trouver l’unité avec le Seigneur si elle le veut elle-même.

Comment peut-on comprendre si nous avons eu notre rencontre personnelle avec le Christ? Théoriquement, cela est difficile à expliquer parce que cette connaissance s’acquiert par expérience. A la lumière vive du soleil, on voit distinctement même les égratignures les plus petites ainsi que la poussière sur des objets; ainsi, dans la présence de Dieu l’âme humaine ressent distinctement son état pécheur, elle voit tout ce qui est faux en elle: le mensonge, la haine, l’envie, l’orgueil. Quand le chrétien voit son imperfection spirituelle et se rend compte, que malgré tout son état pécheur, il n’est pas rejeté par le Sauveur, c’est-à-dire que par le précepte à Saint Silouane l’Athonite, il «tient son esprit en enfer» et ne désespère pas, il trouve alors une source de joie en Christ.

Il arrive souvent que l’homme contemporain voit Dieu, Sa toute-puissance exclusivement de façon pragmatique et attend de la rencontre avec Lui un accomplissement de ses souhaits ou une résolution de ses problèmes. C’est une erreur. Même si nos souhaits, comme il nous semble, sont les meilleurs et désintéressés, leur accomplissement immédiat n’est pas toujours utile. Dieu ne nous doit rien, à la différence de nous. Mais les gens veulent obstinément voir en Lui quelqu’un qui accomplit leurs désirs et transmettent cette perception aux enfants, tout en les privant de l’aspiration au vrai Dieu, Source de la vie éternelle.

Un jour, visitant une des paroisses du diocèse, j’ai vu sur un stand des «lettres à Dieu» par des enfants. Voici un extrait d’une lettre d’un garçon qui fait ses études en troisième année de l’école: «Je T’écris, Seigneur, mais je ne reçois pas de réponse. Tu ne Te hâtes pas, pourtant!» Ce sont, évidemment, des paroles naïves de l’enfant, mais il se montre en elles une compréhension altérée de rapports entre Dieu et l’homme, que le garçon a empruntée aux adultes. On voudrait lui dire: «Tu fais très bien en t’adressant à Dieu. C’est une affaire la plus importante. Tu dois comprendre cependant qu’on ne peut pas faire des reproches à Dieu comme s’Il était ton ami. Saint Syméon attendait 300 ans la rencontre avec le Seigneur et ne s’offensait pas à cause de cela, mais il se préparait à cet évènement important. Peut-être que pour te répondre, Dieu attend quelque chose de toi-même: une autre attitude, une foi pure, par exemple».

Voici un extrait d’une autre lettre: «Seigneur, Tu as inventé l’argent et nous n’en avons pas à la maison!» Que peut-on répondre à cet enfant? Premièrement, ce n’est pas le Seigneur qui a inventé l’argent, mais les gens. Dieu aime pareillement les pauvres et les riches. Il veut que tous les gens apprennent à être miséricordieux et qu’ils aident ceux qui ont besoin. Si quelqu’un voit un malheur d’autrui et reste indifférent, il n’y a pas en cela de volonté de Dieu. Voilà pourquoi la paix et la joie ne règnent pas toujours là où il y a beaucoup d’argent. Deuxièmement, il y a autant de biens que l’on ne peut pas acheter qui t’entourent dans ta vie: le soleil doux du matin, par exemple, ou une amitié désintéressée ou encore, un soin des parents...

Celui qui passe toute sa vie en regrettant ne pas avoir quelque chose, il ne saura jamais ce qu’est le bonheur. Si tu veux le trouver, cherche alors ceux qui ont besoin de ton aide, aide-les avec amour et non pas pour un éloge, pour une gratitude ou une autre récompense. Fais le bien pour Dieu, parce qu’Il veut que nous fassions du bien et que nous offrions le soin à ceux qui nous entourent. Ainsi, tu accumuleras une richesse pour ton âme, une richesse que personne ne pourra jamais t’enlever, ce n’est pas comme avec l’argent.

«Je suis si fatigué par la vie. Je fais mes études, je les fais et je les fais. Comme un sot», se plaint encore un jeune auteur de «lettres à Dieu», un élève de troisième année. C’est bien qu’il ouvre au Seigneur son plus grand problème – l’absence de sens dans sa vie. L’enfant ne voit pas ce quelque chose de précieux pour quoi ça vaut la peine de dépenser ses forces, à quoi aspirer. Quoi dire à cela? Personne ne peut promettre qu’il sera facile un jour. Chaque personne sur terre a des difficultés, des problèmes et des labeurs qui correspondent à son âge. Ceux-ci pourtant ne sont pas dénués de sens, on peut approcher de Dieu à leur aide, trouver le bonheur pour lequel chacun est venu dans ce monde. L’apprentissage, par exemple, est un travail vraiment pas facile et fatigant. Mais c’est seulement ainsi que l’on peut acquérir des connaissances et des savoirs pour après être utile à beaucoup de gens. En plus, une étude assidue ouvre beaucoup d’intéressant, et elle aide dans l’avenir à trouver dans sa vie une occupation qui plaît, qui apportera de la joie et ne sera pas seulement pesante.

Ce n’est pas difficile à Dieu de produire un miracle. Mais le sens de la vie n’est pas en ce que nous recevions ce que nous souhaitons, mais en ce que de l’état anormal et non-naturel, de la vie au pouvoir des passions et des habitudes de péché, nous arrivions à l’état pour lequel l’homme est créé: vers l’unité avec Dieu.

Quand, tout comme Saint Syméon, l’homme rencontre le Christ, il éprouve l’immensité de Son amour pour tous les gens, et aucunes plaintes ou des questions à Dieu ne restent plus à l’homme. En plus de l’aide Divine, l’homme a besoin de sa propre foi et de ses propres efforts pour que l’évènement le plus important de sa vie, la rencontre avec Dieu, ait lieu.

Clément, métropolite de Kalouga et de Borovsk

Vues: 1398
Ratings: 5/5
Votes: 1
Articles associés
Comment