Le dimanche du Paralytique: un appel au changement

15 mai 2022

le dimanche du paralytique

Une joie profonde nous remplit lorsque nous lisons les récits sur les miracles du Christ dans l'Évangile, sur Sa puissance infinie, Sa sollicitude providentielle et Son amour ultime pour l’humanité. En même temps, l'Évangile nous enseigne d'importantes leçons de vie. Réfléchissons sur le récit concernant la guérison du paralytique (Jean 5 : 1-9).

Depuis trente-huit ans, il était allongé près de la piscine de Béthesda avec les autres infirmes. L'Évangile en parle avec des mots qui décrivent aussi nos maladies spirituelles: des aveugles, des boiteux, des paralytiques. Des aveugles qui ne peuvent pas voir ce qui est devant leurs yeux; des sourds qui ne peuvent pas entendre la parole de la vie; des paralytiques en qui il n'y a plus de vie. Ils attendaient tous le mouvement de l'eau, ils attendaient quelque chose qui les toucherait de l'extérieur, un événement qui changerait leur vie.

Nous aussi, comme ces gens aveugles, sourds et paralysés, nous attendons que l'ange du Seigneur descende et qu’il agite l’eau, pour que miraculeusement, par un acte extérieur, nous puissions redevenir des personnes voyantes, sensibles, vivantes.

Les miracles se produisent. Nous voyons une personne nouvelle sortir des fonts baptismaux; nous en voyons une autre renaître après avoir reçu les sacrements; elles rayonnent de la grâce de Dieu comme si elles avaient émergé des eaux de Béthesda. Mais cela ne concerne que ceux qui, pour une raison que nous ignorons, sont appelés par Dieu. Nous les autres, nous restons toujours là, aveugles et paralysés, dans l'attente d'un miracle.

Connaissant la longue maladie de l'homme paralysé, le Christ lui adresse la question: Veux-tu être guéri? C'est une question que nous devrions tous nous poser. Je voudrais être guéri, je voudrais qu'un miracle se produise ‒ mais suis-je prêt à l’accepter? Saint Augustin se rendait compte qu'il vivait dans le péché, qu'il périssait, mais il a longtemps prié Dieu: Seigneur, donne-moi la chasteté ‒ mais pas maintenant! Nous qui prions Dieu pour devenir Son peuple vivant selon l'Évangile, ne répétons-nous pas cette prière: Fais-le, Seigneur ‒ mais donne-moi encore du temps pour vivre selon ma volonté, selon mes péchés, sans me rappeler Ta Croix et Ta Résurrection.

Le Christ nous adresse la même question: Veux-tu être guéri? Si nous répondons par un ‟Oui” franc, Il ne nous fera pas attendre que l'eau s’agite. Il nous dira: Lève-toi et marche!

Lève-toi et marche! Lève-toi avec foi et confiance, n'attends pas d'être soulevé! La grâce te montrera où aller! Combien de fois nous pourrions faire nous-mêmes ce dont nous prions, mais nous ne le faisons pas, en souhaitant que Dieu le fasse pour nous. Il ne le fait pas non plus, car Il nous donne la force pour vivre, mais Il ne peut pas vivre pour nous: pour nous, Il est mort.

Réfléchissons donc à ce récit et demandons à Dieu de la force, Son aide et Sa grâce, mais rappelons-nous que nous devons vivre nous-mêmes, par le Christ ressuscité. Rassemblons nos forces et consacrons notre vie au Seigneur, car, comme l'a dit l'Apôtre, je puis toutes choses en Christ qui me fortifie (Philippiens 4 : 13).

Par le métropolite Antoine de Souroge (Bloom)

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