Le deuxième dimanche du Grand Carême, le dimanche de Grégoire Palamas, l'Église nous invite à réfléchir à notre connaissance de Dieu. Elle nous rappelle que notre expérience de Dieu dans cette vie déterminera notre rencontre avec Lui dans l’éternité. Nos goûts, nos préférences et nos idées peuvent changer, mais Il reste le même. Nous serons jugés sur la manière dont nous avons connu Dieu - ou pas - dans nos vies présentes.
Saint Grégoire Palamas nous a laissé un enseignement sur la possibilité et les moyens de connaître Dieu qui a inspiré de nombreuses générations de chrétiens. Nous le glorifions comme ‟Luminaire de l’Orthodoxie” et ‟le ferme appui de l’Église”.
À son époque, beaucoup considéraient la connaissance comme la fonction de notre esprit, de notre imagination et de notre capacité de raisonnement. Ce point de vue conduisait ses partisans à nier toute possibilité de connaître Dieu, car il n'était tout simplement pas possible de comprendre Dieu logiquement à partir des informations limitées révélées aux gens.
Saint Grégoire Palamas a rejeté cet enseignement comme manquant de "pureté de cœur". La connaissance rationnelle de Dieu - recueillie dans les livres ou développée par un raisonnement logique - sera inadéquate et incomplète. Elle donne trop d’importance aux pouvoirs mentaux des créations de Dieu, et non au Créateur.
Saint Grégoire Palamas a enseigné que la véritable connaissance de Dieu est expérientielle. Elle possède un pouvoir transformant, comme elle nous fait acquérir Ses traits, nous élève à Sa sainteté et rend possible notre communion à la nature divine. Nous connaissons Dieu par Son action sur le monde et sur nous-mêmes, que saint Grégoire décrit comme Ses énergies incréées. Nous ne pouvons pas voir ces énergies parce que le péché obscurcit notre vision, mais nous pouvons y prendre part par nos prières venant du cœur. Quand nous prions, nous laissons Dieu entrer dans notre cœur et l'illuminer.
Comme l'a montré Grégoire Palamas, cette illumination peut changer la vie. Elle nous permet de voir la grâce de Dieu dans nos moments de bonheur et d'épreuves, de victoire et de perte. Nous apprenons à moins craindre les incertitudes de ce monde. Nos expériences de difficultés et de malheur nous rendent plus compréhensifs, plus compatissants et plus attentifs.
Dieu illumine nos cœurs et nous amène à revoir nos priorités, à évaluer notre relation avec Lui, et à nous interroger si nous accordons la priorité à notre vie éternelle avec Lui. Il nous aide à fixer comme objectif notre croissance dans l'Esprit pour nous préparer à rencontrer le Seigneur lors de Sa seconde venue.
Par Alexandre Piskounov