La soif de liberté. Nous aspirons à la liberté, nous nous empressons de rejeter toutes les entraves qui limitent notre volonté! Ce dimanche, nous relisons la parabole du fils prodigue. Il aimait son père et ses amis, mais il aspirait à la liberté.
Vivant dans la maison paternelle, il pouvait seulement être à côtés de son père, partager ses travaux, obéir et s'humilier. Il voulait se libérer de ces chaînes, vivre une vie différente. Pour ce faire, il a osé une chose cruelle: en exigeant sa part de l'héritage, il a renié son Père. Il a quitté sa maison pour un pays lointain où il pouvait faire ce qu'il voulait.
Une chose dont le plus jeune fils ne s'est pas rendu compte, c'est qu'il a rejeté l'amour du Père, et sans amour, la liberté devient de l'esclavage. Il recherchait son propre plaisir, n'aimait que lui-même et menait une vie de désordre (Luc 15 : 13). Ses possessions ont rapidement pris fin. Avec la liberté mais sans amour, il est devenu esclave. Le voilà déjà en train de garder des porcs, n’ayant rien à manger. On se moque de lui. Les amis qu'il s'est faits l'ont vite oublié. Il s'est retrouvé vraiment seul.
Mais dans le cœur du fils, il y avait l'amour pour son Père, et il est revenu à la raison. Il s'est levé et s’en est allé vers Lui (Luc 15:20). Comment pouvons-nous imaginer ce qu'il y avait dans son cœur? Peut-être en nous rappelant comment nous avons dû nous-mêmes retourner vers quelqu'un que nous avions trahi, vers quelqu'un que nous avions abandonné, vers quelqu'un dont nous nous étions moqués? Le fils continuait son chemin, il pensait: même si mon père ne voulait pas m'appeler fils, il me reprendrait au moins comme ouvrier.
Saint Séraphin de Sarov a dit: ‟Ce qui distingue un juste d’un pécheur, c'est la détermination. Une personne juste est une personne capable de prendre une décision. C’est une personne courageuse”. Un pécheur resterait vivre avec les porcs jusqu'à la fin, en disant: ‟Eh bien, je n'ai pas quitté une bonne vie, il m'a fait travailler, vivre selon ses règles. Je ne pouvais pas le faire, j'aime la liberté”. Mais le juste s’est levé et s’en est allé.
Le dimanche du fils prodigue fait partie de la période préparatoire au Carême. Cette parabole nous encourage à regarder dans nos propres âmes et à nous demander: ‟Ma vie et mes talents sont-ils mon propre mérite ou un don de Dieu? Qu'est-ce qui est plus important pour moi ‒ mes caprices sans fin, mes désirs, ma manie de la liberté ou le vrai amour et la foi? Est-ce que je veux encore vivre sans mon Père, espérant revenir quand je le jugerai bon?”
La parabole du fils prodigue s’adresse également aux frères aînés qui travaillent dans la maison paternelle, à ceux qui ont déjà rejoint l’Église, les appellant à se réjouir avec le Père de ceux qui y reviennent, à accueillir ceux qui se sont repentis. Cela aussi peut être très difficile.
Prions donc pour que le Seigneur nous donne la force de nous reprendre, de nous lever et de partir vers Lui, et la force de nous réjouir de ceux qui reviennent. Prions aussi pour que ceux qui vivent encore dans le pays lointain, esclaves de leurs péchés, puissent revenir dans la maison de leur Père céleste. Après tout, le Père accueille tout le monde: je ne prends point plaisir à la mort du méchant, mais à ce que le méchant se détourne de sa voie et qu’il vive ( Ezéchiel 33 : 11).