Le Grand Carême a commencé, et l'Église nous invite à considérer cette période de jeûne comme notre combat intérieur pour nous libérer du péché. C'est la bataille de notre vie, la Croix est notre armure, la foi est notre rempart, la prière et l'aumône notre cuirasse. La lutte est âpre et en grande partie invisible. Nous la menons pour notre homme intérieur, dans notre cœur, et le prix est le Royaume des Cieux en nous.
Quels conseils pouvons-nous suivre pour nous rendre plus forts? Comment pouvons-nous supporter au mieux les épreuves et maintenir notre esprit combatif?
Nous vous présentons la vidéo d'un sermon inspirant prononcé par le père spirituel du monastère Sainte-Elisabeth, l'archiprêtre André Léméchonok. Nous espérons qu'il vous remontera le moral pour suivre le chemin du Grand Carême.
Transcription:
Je voudrais vous encourager parce que rester debout pendant sept heures, affamés, ce n’est pas facile. Cependant, comme a dit un de nos prêtres: Si on reste debout devant Dieu, même avec un brouillard dans la tête, cela est très-très bien.
Il est donc bien d’être avec Dieu, mais c’est difficile. Il est certainement plus facile de rester couché sur un canapé, que de se tenir debout, et, en plus, que de faire des inclinations devant Dieu. Nous faisons tout le temps des inclinations devant Dieu Qui nous donne de tout pour que nous apprenions à vivre indépendamment, pour que nous soyons des gens raisonnables et non pas des insensés.
Il faut donc se laver le visage et oindre sa tête avec de l’huile d’onction, comme il est dit dans l’Ecriture Sainte, pour ne pas être épuisés, vous savez. Pour que l’on ne dise pas que les orthodoxes, ce sont des gens malades. Quand on voit quelqu’un, on peut remarquer s’il est mal portant. Si on vous regarde maintenant, on dira: des gens normaux. Parce qu’il y a Dieu en vous. Et vous êtes beaux. Sans Dieu, nous sommes horribles.
Voilà pourquoi nous devons... Les offices Divins vont maintenant continuer. Ils sont difficiles, évidemment. Mais cela est la seule chose que nous pouvons. Nous sommes immobiles avec vous...
Hier, j’ai lu un bon enseignement de Nicon Vorobiov. Il y a là les paroles que l’on peut penser de soi ce que l’on veut, mais il y a la vie concrète. Mais comment est l’homme dans cette vie concrète? Certains peuvent dire à propos d’eux-mêmes qu’ils sont ascètes, mais en même temps, ils ne peuvent pas supporter quelqu’un d’autre, leurs voisins. Ils disent qu’ils sont ascètes, mais ils envient. Ils disent qu’ils sont ascètes, mais ils se plaignent eux-mêmes. Oui, nous sommes tous ascètes avec vous. Parfois... Mais seulement, où nous nous dirigeons? Il est nécessaire de comprendre où se diriger. De plus en plus haut! Non, chers amis, tout n’est pas si simple.
Soyons reconnaissants à Dieu pour ces jours saints, pour Son amour, pour le fait que nous avons pu venir à l’église et rester pendant l’office Divin. La célébration des offices continue et on restera jusqu’à dimanche.
Regardez: rester à l’office pendant sept heures et cela est déjà difficile... Mais dans le Royaume des Cieux il faudra tout le temps, éternellement glorifier Dieu. Arriverons-nous à le faire? Bien sûr que non. Voilà pourquoi nous espérons seulement en l’amour de Dieu, l’amour que nous avons reçu aujourd’hui, et qui nous donne la possibilité de regarder de l’avant, dans le jour suivant; et tous ces jours, tous les évènements, quels qu’ils soient,
ils nous amènent, enfin, à ce qu’on restera un jour seul devant Dieu. J’imagine cette situation: Je suis dans cette église, dans un cercueil. Où irais-je, voici une question. Les autres questions sont de peu d’importance. L’homme a été licencié. Il a perdu de l’argent. Ce n’est pas autant important.
Je suis dans le cercueil: mon âme, pourra-t-elle s’élever? Pourrais-je me souvenir, quand je vais mourir, de la résurrection des morts et de la vie autre, celle du siècle à venir? Pourrais-je? Voici une question. Le reste, c’est des petites choses, vous savez.
Il ne faut pas s’arrêter sur cela et concentrer son attention. Il faut penser à l’essentiel. Cherchez le Royaume des Cieux et tout cela vous sera donné par surcroît. Voilà pourquoi notre chemin est vers la Résurrection, alors que le carême est une préparation à la Résurrection.
Nous continuons. Essayez d’entendre même quelques paroles. Je ne dis pas d’entendre toutes les paroles. Peut-être que quelqu’un entend tout. Mais nous sommes sourds à cause du péché. Et c’est pourquoi il nous est difficile d’entendre quelque chose. D’autant plus, de retenir cela dans le cœur.
Ce que nous avons, cette beauté que nous avons en orthodoxie, dans l’Église orthodoxe, cette plénitude de la vie, qui des pierres fait surgir des enfants à Abraham (cf.: Mat 3:9) Nous devons entrer dans le Royaume des Cieux! Nous devons tout simplement!
Si quelqu’un ne veut pas... Nous lisons une prière: Seigneur, que je le désire ou non, sauve-moi. [prière de saint Jean Damascène] Sauve-moi!
Je ne sais pas qui le Seigneur ne veut pas sauver? Il veut sauver tout le monde! Vous savez qui sera le premier? Celui qui pense qu’il est le plus faible. Celui qui pense qu’il est le plus grand pécheur. Celui-là sera le premier dans le Royaume des Cieux.
Voici ce qui est intéressant. Voici ce qui est intéressant. Je vais en parler un peu. Excusez-moi, mais j’en ai été si frappé. Peut-être que je l’ai déjà raconté un jour. Un récit... C’était extraordinaire. On me l’a raconté au monastère des Grottes de Pskov. Il y avait un moine qui était négligent. Il a été renvoyé parce qu’il aimait boire un peu. Il a été renvoyé. Il a été comme un sdf. Il vivait ainsi en errant, puis il est mort.
Il a été enterré au cimetière de la ville. Il a été enterré quelque part à l’arrière-cour... Père Ioann Krestiankine a dit, trois ou quatre ans après: «Ce n’est pas bien, il a tout de même été moine, il a été notre frère. Il faut quand même l’enterrer dans les grottes».
Vous imaginez ce qui a été: on a déterré ce moine-sdf négligent. Et on y a trouvé les reliques qui sont restées intactes et répandaient un agréable parfum. Vous voyez quelle situation.
Voilà comment tout est devant Dieu. Pourquoi je le dis? Voilà comment tout est devant Dieu. Ce n’est pas comme pour l’homme. Voilà pourquoi il est dit que ce qui est estimé parmi les hommes, cela est abominable devant Dieu.
Je ne dis pas qu’il faut être des sdf ou des ivrognes. Je dis simplement que l’appréciation humaine, visible et intérieure, sont quelquefois tout à fait différentes.