Suivre le Christ dans la joie et sans savoir la peur

6 septembre 2021

nonne polonaise

Vous êtes née et avez grandi en Pologne, dans un pays catholique. Comment les traditions religieuses de votre pays et de votre famille ont-elles influencé votre arrivée à la foi?

Je suis née dans la partie orientale de la Pologne, dans une famille orthodoxe. Tous mes ancêtres étaient croyants orthodoxes. Tout comme eux, je viens à l’église depuis mon enfance. La Pologne est principalement un pays catholique. Un très grand pour cent de catholiques croyants viennent régulièrement à l’église et prennent part active aux affaires de l’Eglise. Il y a beaucoup de jeunes gens parmi eux.

nonne Magdalina

L’Eglise orthodoxe est autocéphale en Pologne. Par rapport aux catholiques, les orthodoxes sont beaucoup moins nombreux, un demi-pour-cent seulement, soit près de deux cent mille personnes. Toutes les tendances caractéristiques des catholiques, se rapportent pleinement aux orthodoxes. Il y avait une école du dimanche auprès de notre église où je venais, tout comme la plupart des enfants de mon âge. Il y a beaucoup de monastères dans le pays, il y a beaucoup de moines dont le nombre de jeunes personnes y est assez important.

La vraie foi c’est plus que le fait de venir régulièrement à l’église pour les offices Divins. C’est encore d’établir ses relations avec le Dieu vivant. Comme beaucoup de gens, j’ai commencé à un moment à réfléchir sur la vie, sur son sens et j’ai ressenti vivement le besoin de telles relations. J’ai commencé à prier avec plus de zèle et ma communication avec Dieu est devenue plus sincère et plus sensée. Il est venu un sentiment que Dieu est tout près. Il s’est produit un miracle: j’ai ressenti que Dieu m’a donné ce que je cherchais.

Comment êtes-vous venue à la compréhension que votre vocation est le monachisme? Pourquoi avez-vous choisi votre chemin monastique au Bélarus et non pas en Pologne?

Il vit beaucoup de Biélorusses dans la partie orientale de la Pologne, formant une minorité biélorusse. Je faisais mes études dans un lycée de la petite ville de Hajnowka où l’enseignement était en langue biélorusse. Au cours des études, nous avons visité Bélarus avec des excursions. C’est en ce temps-là que j’ai été frappée par la beauté de ce pays, la bonté, la sincérité et la foi profonde de ses habitants. Les diplômés du lycée avaient la possibilité d’entrer dans les universités biélorusses, ce que j’ai bien fait.

religieuse Magdalena en Serbie

Mes études universitaires m’ont donné la possibilité non seulement de recevoir une profession, mais aussi m’ont permis de prendre part à la vie de l’Eglise orthodoxe au Bélarus. Les années de mes études étaient les années où on construisait activement les églises et où les croyants y retournaient. Je voulais être parmi les croyants comme moi qui cherchaient à se fortifier dans la foi, à avoir une croissance spirituelle. En première année déjà, j’ai eu la possibilité de réaliser mon rêve que j’avais encore en Pologne, d’apprendre à peindre les icônes. J’ai commencé à venir aux cours dans la Maison de la charité.

Encore, j’ai ressenti le désir d’aider les gens. Pendant les années de mes études, j’ai rencontré de nouveau les sœurs en Christ du monastère Sainte Elisabeth qui étaient venues dans nos paroisses en Pologne. Ensemble avec les sœurs, j’ai commencé à œuvrer dans le service social rendant visite aux patients de l’Hôpital psychiatrique et à ceux des hôpitaux de la ville. Ainsi, en l’an 2000, faisant mes études en deuxième année, je suis devenue sœur de la charité. Je crois que c’était la bénédiction de Dieu.

Portant l’obédience dans la Communauté des sœurs laïques de la Charité, je venais aux réunions des sœurs, je venais avec elles dans leurs missions à l’étranger aidant dans la traduction. Petit à petit, je venais à la compréhension que je voulais consacrer ma vie au service de Dieu au monastère.

religieuse orthodoxe de pologne

Je priais cherchant à comprendre si vraiment c’était la volonté de Dieu. C’est une question très sérieuse: quand on choisit la vie dans le monde ou la vie monastique, il est nécessaire de suivre son choix jusqu’à la fin. En fait, il n’est facile ni là, ni là. Voilà pourquoi j’ai prié avec zèle pour que Dieu me donne à comprendre ma vocation. Le Seigneur a entendu mes prières. Il m’a ouvert qu’Il me conduisait au monachisme et voici que mes études supérieures terminées, diplômée je suis venue au monastère.

Le chemin du monachisme est le chemin de la croissance permanente dans la foi et en Dieu. En quoi voyez-vous l’objectif principal de votre croissance spirituelle?

De lui-même, l’homme est très fragile et est influencé par la peur et l’incertitude. Nous devons nous fortifier dans la foi de telle manière pour que dans les épreuves qui nous arrivent dans la vie, nous restions toujours fidèles au Christ. Comme disait l’archimandrite du grand schème Mitrophane de Zhirovitchi, «Je prie Dieu et je ne crains rien».

nonne orthodoxe

Mon objectif est de suivre le Christ jusqu’à la fin dans la joie et sans peur, comme le faisait Sainte Marie-Magdeleine dont le nom j’ai reçu lors de la tonsure. Là où les autres apôtres ont eu peur, Marie-Magdeleine demeurait avec le Christ jusqu’à la fin, elle était présente à Sa crucifixion et est devenue digne d’être la première à Le voir après Sa résurrection.

Sainte Marie-Magdeleine est un exemple d’une personne courageuse pour moi et je voudrais toujours suivre son exemple comme il en est écrit dans l’Evangile.

Interview de Carina Issaïéva

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