L'âme qui souffre du péché, se ranime

24 novembre 2020

sablier temps

Le Seigneur nous a réunis d’endroits différents à la noce, au festin d’amour. Et nous comprenons, ou, peut-être, ne comprenons pas encore tout à fait, qu’il s’agit d’un amour incompréhensible de Dieu envers nous, pécheurs. Il est tellement difficile de garder cet amour afin qu’il entre dans notre vie et que nous n’ayons pas peur lorsqu’il sera crucifié et que nous serons persécutés et ne serons pas accueillis.

Très souvent les gens disent: «Vous savez, j’ai commencé à venir à l’église, j’ai commencé à m’adresser à Dieu, et des conflits ont commencé dans ma vie». Nous nous trompons bien souvent. Les conflits ne sont pas la suite de ce que vous êtes allés à l’église. Cela se passe non pas parce que nous sommes avec Dieu, mais à cause de nos péchés. Si on était un bon mari, une bonne femme, un bon employé, il n’y aurait certainement pas de conflits. Nous n’avons pas encore grandi à ce niveau de spiritualité où nous serons persécutés pour le nom du Christ. C’est nous-mêmes qui nous persécutons et nous tourmentons. Mais nous, on pense que l’on nous chasse pour la foi orthodoxe... Nous ne sommes pas encore devenus orthodoxes pour de bon!

Nous pensons beaucoup de nous-mêmes. Pourtant, on ne peut pas penser beaucoup de soi-même si on a lu deux ou trois livres et si on va pendant deux années à l’église. C’est fou. Le père Sophrony (Sakharov) disait ceci à propos des moines: «Si quelqu’un n’a pas vécu dix ans au monastère, il doit garder sa langue. Parce que cet homme ne se rend pas compte qu’il n’a peut-être aucune expérience spirituelle». Mais nous, nous avons tout, nous pouvons donner des leçons à tout le monde! Nous avons, en fait, beaucoup d’orgueil et une haute opinion de nous-mêmes.

Comme c’est merveilleux de rencontrer une personne humble!.. De voir sa beauté, et à quel point c’est vraiment un homme laborieux, même si celui-ci dit: «Je suis le pire, je ne fais rien, je suis paresseux». Il y a aussi d’autres gens qui disent: «Oui, nous sommes de grands travailleurs, des héros, nous pouvons tout faire...» Quand un homme tient ce genre de propos, l’envie de lui parler disparaît tout de suite car il est clair qu’il se trouve un peu dans un état malade.

Plus nous nous approchons de Dieu, ce qui se fait non pas sans de grands efforts, plus nous verrons de péchés en nous. Il ne faut pas s’en étonner, chers frères et sœurs. Voir son péché, c'est déjà la miséricorde Divine, cela signifie que les yeux se sont ouverts. Si l’âme commence à souffrir à cause du péché, cela veut dire qu’elle se ranime, vous comprenez? Que peut-on dire à propos de nous? On pense souvent ainsi: «Si je ne me suis pas envolé au ciel, si une lutte a commencé en moi après la Communion, cela signifie que j’ai communié indignement». Mais peut-être, au contraire, dignement. Qui est-ce qui peut dire qu’il a communié dignement?

Que pouvons-nous faire aujourd’hui? Rien. Il faut donc se résigner. Je réfléchissais avant de cette manière: on peut faire ceci, puis cela, tout est entre nos mains. Et maintenant je me rends compte que l’on ne peut rien faire de ses propres forces. Si l'Eternel ne bâtit la maison, ceux qui la bâtissent travaillent en vain (Ps 127:1). Vient alors la compréhension que s’il n’y a pas de bénédiction Divine, on peut s’embrouiller et tout gâcher même dans les affaires les plus simples. Ceci est d’autant plus actuel dans les relations avec d’autres gens, dans la construction de la famille, par exemple. Il y a des choses qui dépassent notre compréhension et notre mesure. Comment un égoïste peut-il aimer son prochain ou même sa femme? Aucunement. C’est simplement impossible, impossible en raison de la nature même de l’égoïste qui n’aime que lui. Mais l’homme dit: «J’aime». Pourtant, qui est-ce qu’il aime? Quel est son amour? Voici la question. Ainsi, il peut dire qu’il aime aujourd’hui, mais demain il dira qu’il n’aime pas; aujourd’hui tout le monde est bon, mais demain il dira que tout le monde est mauvais; aujourd’hui il est content et reconnaissant pour tout, mais demain il se lamentera en disant que sa vie est passée en vain. On ne peut pas vivre ainsi, mes amis, il faut changer quelque chose dans sa vie. Je parle à propos de moi-même, ne vous vexez pas. Mais aujourd’hui nous devons nous réjouir. Je suis plein d’allégresse dans le Seigneur, mon âme exulte en mon Dieu (Es 61:10).

Dieu nous dit: Venez à Moi, vous tous (Mat 11:28), Je vous donnerai Mon Corps et Mon Sang et vous vivrez éternellement. Est-ce que le Seigneur ne nous a pas tout donné? Remercions Dieu pour ce que nous avons, vivons de cet amour immortel. Le Seigneur nous donne non pas un amour temporaire, mais un amour immortel. Il est difficile de le porter dans notre cœur parce que ce véritable amour est humble. L’amour est patient, il n’est point envieux, ne se vante point, il ne cherche point son intérêt, il croit tout... (cf: 1Co 13: 4-7). C’est un amour qui fait de l’homme ici déjà un habitant du Royaume des Cieux, de la vie éternelle. Il faut que les communiants gardent cet amour dans le cœur. Essayez de vivre une journée comme ça, au Paradis, et vous verrez combien cela est difficile pour l’homme qui vit dans ce monde temporaire plein de péchés.

Pourtant, nous ne devons pas nous décourager. Le Seigneur est patient et miséricordieux. Nous avons encore des jours devant nous dans notre calendrier terrestre. Nous ignorons combien il y en aura encore, mais chaque jour nous en décrochons une feuille. Quelle est la fin, nous ne le savons pas. Si le Seigneur nous trouve après la Communion dans la prière, dans la réflexion spirituelle, au moment où nous ferons une bonne action et qu’Il nous prend en ce temps, nous irons certainement dans le Royaume des Cieux. Mais s’Il nous trouve dans le désespoir, l’abattement, la plainte, la condamnation de tous, le Royaume de Dieu ne nous sera pas accessible. Cependant, les gens qui vont prier pour nous peuvent supplier Dieu de nous pardonner. Nous avons l’espoir que si la Sainte Eglise et nos proches prient pour nous, il sera peut-être possible de changer quelque chose par leurs prières. Mais aujourd’hui, nous devons continuer notre cheminement dans la vie en suivant le seul chemin, celui du Christ. Ce chemin est étroit, mais il nous conduit dans le Royaume des Cieux. Il n’y a pas d’autres chemins pour l’homme. Les autres chemins ne mènent qu'au cimetière. Quand on voit un cimetière, on pense parfois: tout est penché, tout s’est couvert de végétation, c’est tout. Mais les âmes sont dans l’éternité. Arrêtons-nous donc de nous creuser des fosses et regardons vers le ciel. Venons plus souvent à l’église pour recevoir le Corps et le Sang du Christ, venons à la communion et amenons à la communion nos enfants. En ceci est notre salut.

Que Dieu vous aide et protège.

Archiprêtre André Léméchonok

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